En participant au dialogue bilatéral entre catholiques et mennonites, nous avons appris l’importance des documents du concile Vatican II pour l’oecuménisme. Qu’il s’agisse de liberté religieuse, de liberté de conscience ou d’un engagement nouveau et positif envers l’oecuménisme, la dynamique mise en marche par le concile (1962-65) est fondamental pour l’établissement de relations nouvelles entre chrétiens de familles différentes.
Avec beaucoup d’autres, nous nous étonnons de la démarche récente de l’évêque de Rome, Benoît XVI, qui lève l’excommunication touchant le courant intégriste, dont la spécificité consiste justement à refuser ces aspects du concile. Le fait que l’un des évêques concernés avait tenu des propos récents « négationnistes » concernant la Shoah n’arrange rien.
Face à des réactions très vives, le 28 janvier, Benoît XVI s’est expliqué, soulignant qu’un retour des intégristes ne pouvait pas faire abstraction de Vatican II et que des propos « négationnistes » n’étaient pas acceptables. Selon le Monde, « Benoît XVI a exprimé sa ‘solidarité totale et incontestable’ avec le peuple juif. Il s’exprimait à l’occasion de l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz et a tenu à rappeler que ‘la Shoah doit être pour tous un avertissement contre l’oubli, la négation et le réductionnisme’. »
Dans une déclaration du Conseil permanent des évêques de France (qui date du 28 janvier), les évêques de France « … précisent instamment que la levée de l’excommunication n’est pas une réhabilitation. Elle constitue le point de départ d’un long chemin qui supposera un dialogue précis. En aucun cas, le Concile Vatican II ne sera négociable. »
Nous espérons pouvoir compter sur la bonne volonté oecuménique catholique, car le comportement du Vatican à cet égard n’est pas toujours très rassurant.
Note du 31 janvier: si vous voulez suivre le débat provoqué au sein de l’Eglise catholique, l’article suivant du Monde en donne un aperçu très intéressant, surtout en suivant les liens proposés.