Voici un article qui relate le travail du MCC (Mennonite Central Committee) en Syrie.
Les enfants syriens portent un lourd fardeau par Linda Espenshade
Akron, Pennsylvanie — Quand les enfants syriens retourneront à l’école cet automne, beaucoup devront porter un fardeau bien plus lourd que leur sac à dos. Ils se souviendront d’avoir dû fuir leurs maisons au milieu de bombardements, d’explosions, de tirs et de raids. La perte de membres de la famille et de voisins tués dans le conflit syrien leur pèsera.
Certains s’inquiéteront de ne pas avoir un endroit pour vivre ou de ne pas pouvoir rester là où ils sont actuellement hébergés. D’autres ne sont pas certains de pouvoir aller à l’école, par manque d’école disponible ou parce que leurs familles sont à court d’argent.
« Les enfants sont les plus affectés par les événements, surtout au niveau psychologique », a déclaré Mgr Jean Kawak. Il est conseiller spirituel pour les enfants et responsable des jeunes du diocèse syrien orthodoxe à Damas.
Quand il demande à des enfants à quels jeux ils voudraient jouer, ils proposent des jeux violents. « Nous devons leur apprendre à être paisibles, et à collaborer avec tout le monde. Nous devons leur apprendre à accepter tout le monde ».
La préoccupation pour les enfants est partie intégrante de chaque projet établi par le MCC et ses partenaires depuis le début de la crise syrienne il y a plus de deux ans. Les enfants qui souffrent ne sont pas seulement des Syriens, mais également ceux de Jordanie et du Liban, qui ont dû partager leurs écoles, de la nourriture, des maisons et des ressources avec des parents ou des invités.
Les œuvres partenaires du MCC en Jordanie, en Syrie et au Liban ont distribué plus de 75,000 trousses scolaires. Le MCC a soutenu des programmes éducatifs parascolaires, des camps d’été et d’autres événements particuliers destinés aux enfants.
Scolariser les enfants est la meilleure manière d’aider les enfants réfugiés ou déplacés à l’intérieur de la Syrie à faire face à la situation, a déclaré le pasteur Paul Haidostian, président de l’Université Haigazian à Beyrouth et partenaire du MCC Liban.
Le directeur d’une école Évangélique Arménienne lui a récemment déclaré : « La vie scolaire donne un sentiment de “normalité” au psychisme de l’enfant. Quand l’enfant étudie, il se sent plus productif et l’apprentissage est par lui-même thérapeutique».
Mais à Amman, en Jordanie, tous les enfants syriens n’ont pas la possibilité d’aller à l’école, a déclaré Colin Gilbert, directeur de projet de Jesuit Refugee Services (JRS – service jésuite des réfugiés) en Jordanie. Le MCC apporte son soutien à leur école maternelle et, après l’école, à la formation informelle destinée aux réfugiés de tous âges et nationalités.
« Même si les enfants syriens ont accès aux écoles primaires publiques de Jordanie, beaucoup se retrouvent dans des classes de plus de 60 élèves, et certaines écoles ont renvoyé les Syriens en raison du nombre trop élevé d’élèves dans les classes », a déclaré Gilbert.
Le logement est un problème important pour les réfugiés syriens au Liban, un pays où le gouvernement n’a pas fourni d’abris pour les réfugiés, a déclaré Ali Jammoul, agent de projet et coordonnateur des bénévoles à la Development for People and Nature Association (DPNA – association de développement pour les personnes et la nature), une œuvre partenaire du MCC.
« Cela conduit à divers problèmes, tels qu’épidémies, eau potable inaccessible, manque d’assainissement et d’hygiène, habiter dans des endroits inadaptés, harcèlement sexuel, violence domestique, impossibilité de fréquenter l’école », a déclaré Jammoul.
Pire encore, a-t-il dit, les familles qui ont utilisé leurs économies pour louer une maison voient leur argent s’épuiser. Si la crise continue, il s’attend à ce que davantage de familles se retrouvent sans abri.
La DPNA et le MCC ont collaboré pour fournir des activités psychosociales dans l’un des plus grands abris du Liban, basé dans et autour d’une école partiellement construite. La DPNA y conduit des ateliers d’art, des jeux de groupe et des activités musicales pour les enfants tout en distribuant également des colis d’entraide et des couvertures. « Les enfants aiment quand les jeunes adultes de nos œuvres partenaires viennent faire des activités avec eux. Ils courent vers eux quand ils arrivent et après eux quand ils partent », a déclaré Sarah Adams, représentante du MCC en Syrie et au Liban.
Le MCC a consacré près de 8 200 000 $ US/6 168 000 € pour répondre à la crise syrienne, en fournissant de la nourriture achetée localement, des vêtements et des chaussures, des aides en espèces pour le loyer et d’autres nécessités, et des ressources matérielles – couvertures, trousses de secours, trousses d’hygiène – pour plus de 9500 familles syriennes. La formation à la paix – la réponse aux traumatismes, la résolution des conflits, le dialogue interreligieux – concourt à la création d’un environnement plus sûr pour les adultes et les enfants.
Le MCC continue à demander des dons pour sa réponse à la crise syrienne. Les dons peuvent être faits en ligne à donate.mcc.org ou en communiquant avec votre bureau régional du MCC (en Europe: MCC Europe de l’Ouest à Strasbourg, téléphone: +33 (0)3-88-15-27-62, mccrep@westeurope.mcc.org). Trousses de secours et trousses d’hygiène sont particulièrement nécessaires.
Linda Espenshade la coordonnatrice des informations pour le MCC des États-Unis
(Article original en anglais)