ILS RÉHABILITENT LA RADICALITÉ (2/6). La radicalité, surtout religieuse, a mauvaise presse : elle est associée à la violence, à la dérive sectaire, voire à la maladie mentale…
« La Croix » a choisi de rencontrer des croyants radicaux, qui s’interrogent sur les exigences de leur foi et les limites qu’ils se fixent. Entretien avec le père Élisée, hiéromoine de l’Église grecque-catholique melkite.
Vous êtes prêtre et moine. La radicalité, est-ce un mot que vous aimez ?
Père Élisée : Dans son sens actuel, le mot est péjoratif. Mais on a perdu de vue son étymologie, qui vient de radice, la racine. Être « radical », c’est aussi être enraciné dans l’Évangile. En ce sens, il existe une conception de la radicalité tout à fait positive : l’Évangile est radical, les pères du désert – ces premiers moines du christianisme – en ont eu une compréhension radicale, c’est-à-dire intégrale, sans compromission. Les commandements du Christ sont extrêmement exigeants : cette loi nouvelle qui consiste à aimer ses ennemis, tendre l’autre joue, donner plus qu’on nous demande…