L’épidémie ne nous atteint pas seulement physiquement

Pour l’instant, face à la nouveauté de ce qui arrive, jour après jour, la plupart des personnes semblent conserver leur mode de pensée de base. Mais, à vrai dire, c’est le contraire qui serait étonnant. La psychologie sociale ne cesse de répéter, à longueur d’articles, que notre manière d’interpréter les événements est la dernière chose que nous sommes prêts à modifier.
Pour prendre un exemple, les partisans de la théorie du complot ont trouvé une idée : le virus aurait été produit par un laboratoire. Autre variante : « ils savaient » ; c’est à dire que les gouvernants savaient, mais ont tardé à agir. Ces deux rumeurs me frappent, parce qu’elles sont (sans s’en rendre compte) porteuses d’une croyance désespérée dans la toute puissance des élites scientifiques ou politiques. Il semble plus confortable d’imaginer que l’on est la victime de quelques puissances machiavéliques, que d’accepter que personne ne savait, que nous avons tous été pris par surprise et que les scientifiques tâtonnent avant d’en savoir davantage. On pourra mesurer, après coup, ceux qui ont suivi la meilleure stratégie. On pourra gloser sur : « il aurait fallu ». Mais la vérité est que les retours d’expérience récents sur les épidémies antérieures ont joué contre la perception de l’épidémie actuelle. Donc on sait certaines choses. Les médecins peuvent soigner dans certains cas. Mais il y a beaucoup de choses que l’on ne sait pas. Et l’épidémie a pris tout le monde de vitesse. Certains pensent que l’on a confiné trop tard. Mais quand le confinement a été décrété, il a été plutôt mal accepté. Qu’est-ce que cela aurait donné une semaine plus tôt ?

Et l’espérance dans tout cela ?

blog-frederic-de-conninkIl est difficile, ces jours-ci, de parler d’autre chose que de l’épidémie qui occupe tous les esprits. Il est difficile, également, de dire quelque chose d’inédit à son sujet. Les commentaires ont quelque chose de … viral : ils prolifèrent. Les expertises se croisent et, parfois, se contredisent les unes les autres. Les points de vue se multiplient.

Pour ma part, je n’ai pas grand chose à ajouter sur le présent de ce que nous vivons. Ce que j’ai envie d’écrire a plutôt trait à l’espérance.
J’en parlerai d’abord d’une manière laïque (disons compréhensible par quelqu’un qui n’a pas forcément la foi) avant de prolonger cette méditation en parlant de ma foi.

Fort comme la mort est l’amour

Quelle espérance peut-on avoir avec la mort qui frappe au jour le jour et les risques de contagion qui nous environnent ? On peut, certes, relativiser un peu en pensant à d’autres pathologies « ordinaires » qui fauchent chaque année des milliers de personnes (il y a plus de 500.000 morts par an, en France).

Une somme d’opinions ne fait pas l’adhésion à un projet politique

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La fondation américaine Pew a sondé, en septembre dernier, un échantillon substantiel d’Américains (plus de 6.800) sur un certain nombre de questions de société (notamment en vue des prochaines élections présidentielles). Les résultats peuvent surprendre. 61% d’entre eux considéraient que les inégalités économiques, aux Etats-Unis, étaient trop fortes. Une liste d’enjeux était proposée aux personnes interrogées et elles ont classé certains d’entre eux comme très prioritaires : un meilleur accès à la protection santé, la lutte contre la toxicomanie, l’accès élargi aux premières années d’université, la lutte contre le terrorisme, le changement climatique (très prioritaire pour 49% des personnes et plutôt prioritaire pour 27 % d’entre elles), la réduction de la violence liée aux armes et, finalement, la réduction des inégalités économiques. Sur certains items (comme le dernier, on l’imagine volontiers), les plus riches se séparaient des plus pauvres. Mais, par exemple, pas sur la prise en compte du changement climatique.

Avec ce genre de tableau, on ne comprend pas comment un président et un parti qui (mis à part la lutte contre le terrorisme) tournent aussi résolument le dos à tous ces problèmes peuvent jouir d’une telle popularité, au point que la réélection de Donald Trump soit de l’ordre du possible.

Entre opinion et vote : un fossé

Cela mérite réflexion. Commençons par une série de commentaires qui relèvent de la sociologie politique classique. Le premier est que l’on sait, depuis longtemps, que les opinions sont volatiles et qu’elles ne reflètent que très imparfaitement les ressorts qui font agir (et voter) pour de bon les personnes. Tout un chacun est plutôt d’accord, par exemple, avec le fait qu’il y a trop de pauvres et que la richesse devrait être mieux répartie. Mais si un gouvernement prend à bras le corps cet enjeu, nul doute qu’il se heurtera à des oppositions nombreuses. On connaît également cette contradiction à propos du changement climatique : il faut s’en occuper, dit-on volontiers, à condition (c’est sous-entendu) que cela ne dérange pas mes habitudes. Il y a donc toujours une ambivalence des opinions, et cette ambivalence n’est pas captée par un simple sondage.

Une mennonite américaine à l’honneur

https://regardsprotestants.com/wp-content/uploads/2020/01/Lois-Gunden-475x330.jpgEn février 2013, Loïs Gunden est devenue, à titre posthume, « Juste parmi les nations ». Ce titre est décerné à ceux qui ont mis leur vie en danger pour sauver des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Qui était Loïs Gunden ?

Cette jeune mennonite américaine a été envoyée, en 1941, par le Comité central mennonite (MCC) comme volontaire dans le sud de la France afin d’aider le comité de secours mennonite dans l’assistance aux réfugiés. Elle est amenée à diriger la villa Saint-Christophe à Canet-Plage où elle a la responsabilité d’une soixantaine d’enfants, d’abord des Espagnols dont les parents ont fui l’Espagne franquiste et qui sortent du camp de Rivesaltes, à côté de Perpignan, puis des enfants juifs libérés ou échappés du même camp de Rivesaltes. Ce camp devient en 1942 le centre de regroupement des juifs pour la zone Sud. Loïs Gunden est parvenue à faire sortir quelques enfants du camp et à plusieurs reprises, elle aura l’occasion de protéger des enfants juifs contre des policiers français venus les chercher. C’est pour ces actions qu’elle a reçu en 2013 le titre de « Juste parmi les nations ».

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CMM INFOS – Janvier 2020

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Janvier 2020

CMM Revue de l’annee 2019

Revue de l’annee

Justice a travers les frontieres

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« Je dois attendre de connaitre sa volonté »

“Dios me enseñó que una vez entregada mi vida a Él, debería esperar Su voluntad”, afirma Esther S. Kunjam. Ahora en sus 70, esta líder de la iglesia Menonita de la India reflexiona sobre seguir a Jesús a lo largo de su vida.Lire la suite

Solidarité avec une église mennonite à la croisée des chemins

Du 1er au 8 décembre 2019, une délégation conjointe de la Commission Paix et de la Commission Diacres de la Conférence Mennonite Mondiale a rendu visite à trois églises mennonites de Hong Kong, à d’autres églises et à plusieurs écoles pour montrer sa solidarité et répondre à la demande d’une perspective anabaptiste pour la construction de la paix.

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Les mutations sociales vues à travers notre assiette

Les mutations sociales vues à travers notre assiette

par Frédéric de Coninck

Les pratiques alimentaires en disent beaucoup sur le fonctionnement d’une société. En Espagne, par exemple, il existe un mot pratiquement intraduisible, la sobremesa, qui est un moment, après le repas, où les convives restent à table et discutent tranquillement. C’est un moment de sociabilité particulier qui ne se vit pas de la même manière dans d’autres pays. En France la convivialité se construit plutôt pendant le repas lui-même. Ailleurs, le repas est, parfois, surtout un moment fonctionnel où l’on s’alimente, ce qui fait que l’on passe à autre chose le plus vite possible.

Les changements alimentaires, marqueurs d’évolutions sociales sur le long terme

Est-il possible, alors, de lire des évolutions sociales au travers de ce qui se passe dans notre assiette ? Assurément. De premières choses sont visibles, déjà, si l’on regarde les évolutions de longue durée. Pour la France, le tournant se situe un peu avant le début du XXe siècle. A cette époque, l’essentiel de l’apport calorique provenait des céréales et des féculents. Depuis, les produits animaux, les fruits et légumes, les graisses et les sucres rapides, ont compensé une baisse vertigineuse desdits céréales et féculents. Si l’on décompose les apports entre glucides, lipides et protides on voit qu’on a changé de monde depuis 1900.

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